Le 10 octobre 2016, un cadavre frais de Milan royal a été retrouvé au nord de Langogne.
Une autopsie puis des analyses écotoxicologiques ont mis en évidence une intoxication aiguë à la chloralose. Cet organochloré toxique interdit à la vente en Europe depuis 1997 a été utilisé ici sous forme d'appât pour empoisonner la faune sauvage ou domestique.
En Lozère, la chloralose est aussi responsable de la mort d'au moins deux jeunes Milans royaux au nid en 2013 et d'un Aigle botté en 2011, sans compter tous les cadavres non retrouvés ou trouvés trop tard pour être analysés.
Tous les rapaces en France sont protégés par la loi depuis 1976 car reconnus indispensables dans les équilibres des milieux naturels et ruraux et fragiles en terme de populations.
A titre d'exemple, le Milan royal consomme majoritairement des campagnols, parfois très abondants dans nos régions d'élevage et de manière accessoire des invertébrés (lombrics, gros insectes volants...), de jeunes corvidés et ne dédaigne pas les carcasses.
Cette espèce a fortement décliné dans plusieurs régions de France ces dernières décennies et a aussi subi de lourdes pertes en 2011 et 2012 dans le Puy-de-Dôme suite à une utilisation irraisonnée de la bromadiolone, anticoagulant hautement toxique et rémanent utilisé dans la destruction des rats taupiers.
Actuellement, le Milan royal fait aussi l'objet d'un Plan National et Européen d'Action pour tenter d'enrayer son déclin.
Ce type d'acte, irresponsable et illégal, est inadmissible. Il contribue à disséminer de manière incontrôlée des toxiques dans notre environnement déjà lourdement affecté par l'utilisation massive des phytosanitaires dont les conséquences sur la santé ne sont plus à démontrer. L'utilisation de tels toxiques dangereux, visant de surcroît des espèces protégées, doit impérativement cesser et toute utilisation illégale mérite une sanction exemplaire.
L'ALEPE, qui a déjà porté plainte cet automne pour un Milan royal, retrouvé blessé par plombs de chasse sur la commune de Saint-Léger-de-Peyre, continuera de veiller au respect du statut légal des espèces protégées et de dénoncer tout acte de braconnage.
Le 11 novembre, un Milan royal fut retrouvé blessé à proximité de Sainte-Lucie sur la commune de Saint-Léger-de-Peyre. Une radiographie a malheureusement révélé la présence de 5 plombs de chasse. L'oiseau fut acheminé jusqu'au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de Millau avec un pronostic vital engagé.
Comme tous les rapaces, le Milan royal est une espèce protégée par la loi française. Il bénéficie d'un Plan National d'Action gouvernemental pour tenter d'enrayer un déclin fort ces dernières décennies, l'espèce ayant disparu de nombreuses régions et régressé là où il est encore présent.
En Lozère, où cette espèce est bien représentée (hormis les Cévennes), ce sont en moyenne 2 à 3 milans par an qui sont retrouvés morts. Et combien de cadavres non retrouvés ? Ceux qui ont pu être analysés avaient été empoisonnés par des produits illicites (strychnine, chloralose, carbofuran...). Concernant les autres cadavres, il faut signaler un oiseau porteur d'une balise et originaire de Suisse dont la cause de mortalité n'a pu être établie avec certitude.
Les études du régime alimentaire ont toutes démontré que le Milan royal se nourrissait principalement de petits rongeurs, d'invertébrés, parfois d'oiseaux comme des jeunes corvidés, et qu'il ne dédaignait pas les charognes. Sa présence en Lozère est donc une chance pour l'équilibre des chaînes alimentaires sans parler de l'impact qu'il a sur les populations de campagnols terrestres, ces derniers étant susceptibles de causer des dégâts dans les champs lorsque ses densités sont très importantes. Lors de la dernière pullulation de "rats-taupiers" dans le nord de la Lozère, une analyse des pelotes de réjection récoltées sous un dortoir par des bénévoles de l'ALEPE a une nouvelle fois confirmé cette consommation presque exclusive de petits rongeurs quand ces derniers sont abondants. Le Milan royal est un rapace très facilement reconnaissable (envergure d'1,45 à 1,65 m., queue rousse nettement fourchue, présence de roux-orangé sur le dessous du corps, vol lent à basse altitude). Il est peu farouche et cherche sa pitance parfois près des habitations.
Cet acte de destruction avec arme à feu est donc volontaire, irresponsable et hautement condamnable rappelant les temps obscurs de la destruction inepte des rapaces. Un tel acte est inadmissible et incompréhensible en 2016, de surcroît sur une espèce déjà bien impactée par l'usage, dans les jardins et en plein champs, de produits toxiques.
Une plainte est déposée auprès des services de l'Etat.
Les agresseurs d’une association de protection de la nature poursuivis devant le tribunal de Mende
Le 4 février prochain, sept agriculteurs doivent répondre devant la justice du saccage du local de l’Association Lozérienne pour l’Étude et la Protection de l’Environnement (ALEPE) commis le 9 novembre 2015 à Balsièges.
Ce 9 novembre, un groupe d’agriculteurs se déclarant du syndicat agricole de la Coordination rurale fait irruption dans les locaux de l'association. Après avoir séquestré le personnel salarié au travail, ils saccagent violemment le bureau en jetant à la figure du personnel des carcasses de brebis pleines d'asticots, piétinent les écrans d'ordinateurs et jettent du matériel et des dossiers par la fenêtre. Ils entendaient ainsi protester contre un texte publié en « Point de vue » dans la Lozère Nouvelle du 18 septembre 2015, intitulé « Vivre avec le loup en Lozère ». Mettant en cause le président de l’association, ils exigent de lui sa rétractation, en le menaçant de le faire démissionner de son poste d’enseignant. Plus généralement, ils veulent interdire à l’ALEPE de continuer à s’exprimer pour la coexistence du loup et de l’élevage, menaçant ses membres de nouvelles agressions plus violentes en cas de refus.
Aujourd’hui, les agresseurs se présentent en victimes et veulent transformer leur procès en tribune pour dénoncer toutes les difficultés dont souffrent les agriculteurs. Dans un article publié dans la presse locale du 29 janvier 2016, ils appellent de nouveau à la « mobilisation» contre les « associations écologistes et environnementalistes » concluant leur article par un appel outrancier : « la peur doit changer de camp » ! Un slogan qui, dans un état de droit, n'a guère de chance d'apporter le moindre élément constructif au débat ; un débat pourtant nécessaire si l'on veut trouver des solutions justes et légales aux réelles problématiques agri-environnementales.
L'ALEPE, qui n'est en guerre ni contre les agriculteurs ni contre personne, redit son indignation devant la violence et son attachement indéfectible à la liberté d’expression. L'ALEPE n'appelle à aucune manifestation de soutien. Elle souhaite simplement que la justice fasse son travail et demande à être dédommagée des préjudices matériels, professionnels et moraux dont elle fut victime le 9 novembre dernier.
Le Conseil d’Administration de l’ALEPE - Balsièges, le 31 janvier 2016